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Photo du rédacteurHeForShe NEOMA BS Rouen

Les titres d'articles et leur participation dans la culpabilisation des victimes

Il y a quelques semaines l'ONU Femmes a publié sur Instagram un post sur la culpabilisation des victimes dans les titres de presse concernant les violences (violences conjugales, harcèlement sexuel, viol…) Cette publication nous a rappelé l'importance des mots et nous a permis de nous interroger sur l'impact de ceux-ci lors de sujets comme les agressions sexuelles.

La perception est quelque chose de subjectif. Elle est malléable, et se forme à l'aide des informations recueillies dans notre environnement par nos sens. Elle varie en fonction de chacun et a un impact direct sur notre manière de communiquer. Notre ton, notre gestuelle, nos expressions du visage, tous ces éléments sont traités par nos sens et analysés pour créer une impression générale. Il a été démontré que les premières impressions sont les plus tenaces. C'est pour cela que l'on encourage lors d'entretien d'embauche ou d'évènement important, d'être le plus présentable possible.

Dans son papier pour le New Yorker, Maria Konnikova développe l'impact d'un titre dans la compréhension et l'interprétation d'un sujet d'article. Elle évoque le rôle d'un intitulé dans l'introduction de la tonalité d'une rubrique. Il est mis en évidence l'influence que celui-ci a sur l'encrage dans la mémoire. Les recherches d'Ulrich Ecker, un psychologue de l'Université de Western Australia, souligne la faculté des titres de leurrer le lecteur dans leur compréhension du sujet. Il est également mis en évidence le rôle des intitulés dans la désinformation. Les lecteurs se souviennent rarement des détails d'un articles mais plutôt du titre et du sujet qu'ils ont lu. C'est pour cela que si un le ton d'un article est négatif, l'impression retenue par le lecteur sera probablement plus susceptible d'être péjorative.


Nous avons convenu que les titres ont un rôle majeur dans la perception d'une problématique. Maintenant dans le cas des violences il est important de noter l'encrage de la culpabilisation des victimes dans la société. Il est nécessaire de noter que cela n'est pas nouveau ! Dans les années 1971, Ryan, développe le process de la culpabilisation des victimes. Ce process montre comment les caractéristiques de la personne (son attitude, son comportement, ses caractéristiques propres...) sont utilisées contre elles pour justifier une agression. Il met en évidence dans ce processus, la catégorisation en deux groupes : les non-victimes et les victimes. Les victimes seraient ainsi prises au sein d'une catégorie de personnes annoncées comme "déficientes" pour les inciter à se calquer au profil des non-victimes. Ce process peut être observé par exemple lors des agressions sexuelles. Il est courant d'entendre les phrases : "comment étais-tu habillé(e) ?", "Elle avait bu", " Elle portait une minijupe"... Toute ces phrases servent à invalider le témoignage de la victime et de la mettre en cause dans son agression.


Maintenant que nous comprenons que les titres ont un rôle majeur dans la compréhension et la perception d'un article et que les victimes sont depuis des années mises en cause dans leurs agression, il est facile de comprendre que les titres comme "Une Femme violée par un homme dans son appartement après 12 verres de vin" et " Un homme a violé une femme dans son appartement" ne veulent pas absolument pas dire la même chose. L'un culpabilise la victime l'autre met l'agresseur au centre de la culpabilité. Pour participer au démantèlement de la culture du viol il est nécessaire que les titres soient neutre et non culpabilisante pour la victime !


Louise Glasson


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